Ainsi, pour un petit millier de sondés (876 répondants), répartis sur tout le territoire national, cette enquête nous enseigne qu’il n’y pas de quoi discréditer la profession qui prend rapidement la mesure du changement.
44% des moins de 40 ans utilisent un système inter-agence
Par exemple, pour gérer leur activité, on découvre que 35% des sondés et même 44% des moins de 40 ans utilisent un système inter-agence (du type Application Lici) pour échanger leurs données et faire circuler l’information entre confrères, ce qui était loin d’être le cas il y a 10 ans. 34% utilisent la signature électronique, 28% un outil de pige digitale et 22% réalisent leur état des lieux de manière dématérialisée. En revanche, seulement 13% proposent des actes notariés électroniques, 8% un service d’accompagnement (déménagement, conciergerie). Du côté marketing, l’arrivée massive des réseaux sociaux dans la stratégie des agences immobilières est flagrante avec 64% des professionnels qui possèdent un compte Facebook professionnel et 22% un compte Instagram. Les avis clients font une percée remarquable (1 agence sur 2) ainsi que l’utilisation de photos professionnelles (45%). En revanche, moins de 20% utilisent la visite en 3D (19%), le clip vidéo (10%) et le Home staging (13%). A noter que seulement 5% des sondés utilisent les services d’un chef marketing en interne ou en externe. Ces résultats montrent que l’utilisation des outils digitaux est très présente pour la captation de mandats mais plus discrète pour accompagner leurs clients dans leur parcours d’achat ou de vente.
L’innovation digitale apporte plus d’opportunités de business
De l’avis des pros, l’impact de la révolution digitale sur leur activité est perçu de manière positive sur leurs ventes (taux de satisfaction à 68%) l’organisation de l’entreprise (71%) et leurs conditions de travail (67%), ce qui facilite les transactions et le conseil avec le client (42%). L’innovation digitale intéresse parce qu’elle apporte plus d’opportunités de business (49%). En revanche, cette digitalisation est mal perçue quand on parle de concurrence (59%), de négociation des commissions (46%) et de marge (40%) rendant « le client plus autonome et donc plus difficile à convaincre » pour 30% des sondés. En ce qui concerne l’évolution des modèles économiques issus de cette révolution, une écrasante majorité (90%) des sondés est consciente que le métier d’agent immobilier va changer : principalement vers un modèle d’agence hyper spécialisée par secteur (42%) et, nouveauté, via un modèle de méga-agence incluant tout le parcours d’achat-vente (26%). Seulement 16% des professionnels croient au modèle low-cost (honoraires fixes ou réduits). Pour adopter ce changement, 56% des professionnels souhaiteraient avoir accès à une plateforme regroupant l’ensemble des innovations et 50% qui seraient enclin à tester de nouveaux concepts dans leur agence. Un agent immobilier sur cinq (21%) est prêt à participer à des animations et des ateliers avec des startups du digital et même un sur six (16%) est désireux de co-construire des offres avec des sociétés digitales.
39% des acheteurs-vendeurs sont plus enclins à comparer les services proposés par les professionnels
La « mutation digitale » affecte également les comportements du client qui, depuis ces trois dernières années, selon l’avis des professionnels, est plus compétent pour trouver l’information sur le web (61% des sondés l’ont remarqué). Ils sont aussi 54% à indiquer que leurs clients préfèrent désormais la prise de contact digitale (mail, chat sur le site de l’agence, Facebook Messenger) au dépend du traditionnel appel téléphonique et de la visite en agence. Il ressort également que les particuliers connaissent de mieux en mieux les prix du marché (51%) et qu’ils portent un intérêt évident pour l’e-réputation de l’agence (44% s’intéressent aux avis clients). Aussi, 39% des acheteurs-vendeurs sont plus enclins à comparer les services proposés par les professionnels. En revanche, l’évolution de leur maitrise des aspects juridiques, fiscaux et administratifs n’est pas significative (moins de 20%) ce qui laisse toujours une place importante pour le conseil et l’accompagnement propre aux professionnels de la transaction. Enfin, il ressort que 26% des acquéreurs sont enclins à négocier la commission d’agence.
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Une réelle volonté de moderniser leurs outils
En résumé, les agents immobiliers ne sont pas si poussiéreux que ça : Ils ont pris conscience du changement avec une réelle volonté de moderniser leurs outils. En revanche, malgré la croissance indiscutable de l’e-réputation, il y a toujours une minorité d’acteurs qui traîne du pied quand il s’agit d’orienter leur stratégie vers la satisfaction et l’accompagnement du client, privilégiant un modèle économique basé sur le produit. Cette révolution digitale ne mettra pas longtemps à les pousser vers la sortie pour mettre en avant les professionnels qui sauront les « chouchouter », de la prise de mandat au déménagement !